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Comprendre les différentes facettes de notre personnalité

Dernière mise à jour : 20 mai 2021

Notre personnalité est composée de plusieurs facettes : le modèle des parties nous aide à nous connaître dans notre globalité, et à comprendre pourquoi nous ne mettons pas toujours en place ce que nous souhaitons !

 

Sommaire

  • Introduction

  • Présentation du modèle

  • Elles font partie de nous !

  • Interactions entre parties

  • Prise de pouvoir et répression

  • Ré-équilibrer

  • Conclusion

 

Introduction

Il nous arrive parfois d'avoir des envies sincères, des objectifs importants pour nous, mais malgré toute notre bonne volonté, impossible de s'y mettre... Ou bien d'avoir des réactions (une émotion, des pensées ou des comportements) que nous ne désirons pas, avec parfois même l'impression que ce n'est pas nous !

Ce genre d'observation crée souvent de la confusion, on ne sait plus vraiment qui l'on est : nos pensées, nos agissements et nos réactions semblent incohérents ! En plus la vie se charge souvent de nous montrer des facettes de nous-mêmes qu'on ne connaissait pas encore et qu'on n'a pas toujours envie d'exprimer.

Le modèle des parties nous éclaire sur ces fonctionnements et nous aide à mieux nous connaître, dans notre globalité.

Présentation du modèle

Le modèle des parties est une analyse systémique de la personnalité : notre personnalité est composée de plusieurs parties, qui ont des objectifs propres et des manières différentes d'y répondre.

Exemple : Bernard a deux parties : l'une veut être aimée et reconnue et va donc être gentille, serviable, à l'écoute des autres. Et en même temps une autre partie veut qu'il se respecte car à trop vouloir aider les autres, il a tendance à s'oublier. Elle peut donc manifester une certaine colère ou irritabilité lorsqu'il se néglige. Ces deux parties, un peu contradictoires au premier abord, constituent toutes les deux une facette de la personnalité de Bernard.

Chaque partie est définie par sa mission, c'est-à-dire la raison pour laquelle elle existe et elle s'est créée. Pour la réaliser, elle s'appuie sur des valeurs, des croyances et met en place des stratégies qu'elle applique dès qu'un élément déclencheur va toucher sa raison d'être. Une stratégie est un enchaînement d’émotions, pensées et/ou comportements qui vont permettre de remplir ou au moins de se rapprocher de son objectif. Une partie a quelques stratégies favorites et se manifeste donc le plus souvent de manière similaire. C’est comme ça qu’on peut apprendre à les reconnaître !

Exemple : dans notre exemple précédent, la mission de la première partie est d'être aimée et reconnue. Cette partie s'active donc lorsqu'il arrive dans un nouvel environnement ou lorsqu'il rencontre une personne qui l'intéresse par exemple. Pour répondre à sa mission, sa stratégie va être d'inciter Bernard à répondre à toutes les demandes de l'autre, même si finalement il n'en a pas vraiment envie. S'il ne le fait quand même pas, elle peut générer de la culpabilité jusqu'à ce qu'il craque et l'écoute !

La deuxième partie a pour mission qu'il se respecte. Elle s'active donc quand il se néglige, et quand il s'use pour les autres, sans prendre en considération son envie ou sa fatigue. Pour le faire réagir, elle utilise la colère qui va se manifester intérieurement dans un premier temps (par la pensée par exemple) puis éventuellement par de l'irritabilité voire de l'agressivité verbale et/ou physique.

Elles font toutes partie de nous

Ces parties nous ne leur portons pas toutes la même attention, ni même la même affection. Nous en avons certaines que nous préférons, et d'autres que nous détestons ; certaines que nous activons très fréquemment, et d'autres que nous évitons à tout prix : dans ce cas nous finissons par nous identifier à celles qui sont souvent présentes, c'est-à-dire que nous définissons notre personnalité uniquement en fonction d'une partie. C'est la raison pour laquelle nous avons l'impression que certaines pensées, émotions ou comportements ne nous appartiennent pas : elles appartiennent aux parties que l'on évite. Mais en fait nous sommes toutes ces parties !


Exemple : notre ami Bernard préfère être gentil et serviable avec les autres et va donc éviter la colère. Il se voit comme quelqu'un de paisible, facile à vivre. Mais lorsque sa colère devient trop forte, elle peut s'exprimer d'une manière abrupte, qui va le surprendre lui-même et qu'il ne va pas aimer du tout. Il ne comprendra pas cette réaction, qu'il n'a pas l'habitude de manifester, et se jugera durement car il déteste se mettre en colère.


Ces parties composent en fait notre Ego ! Si vous n'êtes pas familier avec cette notion vous pouvez lire mon article sur ce sujet.

Petite remarque : certaines parties, qui sont apparues très jeune, peuvent avoir des comportements très enfantins. Avez-vous déjà observé des réactions puériles de votre part en vous disant "je suis adulte maintenant, je devrais réagir autrement !" ? C'est normal : s'il est vrai qu'une partie de vous est adulte, une autre en revanche est restée dans l'enfance...


Interactions entre les parties

Si nous sommes si complexes à comprendre, c'est que notre personnalité est en fait issue de l'interaction entre toutes ces parties. Elles peuvent parfois collaborer, ou bien au contraire être en conflit et se court-circuiter, générant de la confusion et du mal-être.


Exemple : après une intense journée de boulot, Bernard est épuisé et rêve de rentrer chez lui. Mais juste avant de partir, une très bonne amie l'appelle et lui demande s'il peut garder son fils car la baby-sitter les a lâchés au dernier moment. La partie qui veut être serviable l'incite donc à rendre ce service à son amie malgré sa fatigue, mais l'autre partie au contraire voudrait qu'il refuse pour prendre soin de lui. Plusieurs résultats sont alors possibles :

- il rend service à son amie mais devient irritable

=> la première gagne mais la deuxième monte en puissance

- il refuse mais se sent coupable de ne pas avoir été présent pour son amie

=> la deuxième gagne mais la première le juge car sa mission a été compromise

- ne pouvant prendre une décision il ne prend aucune décision et ne répond plus aux appels

=> les deux se neutralisent et il est dans l'impossibilité de choisir, se sentant ensuite à la fois coupable et en colère.

Bien sûr cet exemple ne concerne qu'une personne avec deux parties. En réalité nous avons souvent plus de parties que ça, et interagissons en permanence avec de nombreuses autres personnes, qui ont elles-mêmes leurs propres fonctionnements. Nos communications sont donc souvent des successions de déclencheurs (d’une de nos parties ou de celles de la personne en face) et de réactions (stratégies de la partie).


Prise de pouvoir et répression

Dans notre vie il peut arriver qu'une partie prenne totalement le pouvoir suite à un événement marquant ou tout simplement parce que cette partie a été la plus encouragée dans notre éducation. Dans ce cas, deux problèmes se posent : d’une part la partie au pouvoir va devenir excessive et s’activer même lorsqu’elle n’est pas adaptée à la situation. Et d’autre part la seconde partie devient réprimée, elle n’a plus la place d’intervenir et n’est plus écoutée. Or si elle existe c’est pour une bonne raison et elle va donc tenter à tout prix de se faire entendre, jusqu’à devoir intervenir de manière totalement disproportionnée.


Exemple : imaginons que dans notre cas Bernard ait grandi dans un milieu où la colère était omniprésente. Il ne pouvait pas exprimer sa propre colère sinon il était sévèrement réprimandé et puni. Il a alors appris à réprimer sa colère et à développer sa serviabilité pour être aimé. Aujourd’hui sa partie serviable et gentille a pris le pouvoir et le pousse à aider les autres jusqu’à l’épuisement et au détriment de sa propre personne. A l’inverse, sa colère est totalement refoulée et il n’en a souvent même plus conscience. Mais comme elle veut faire entendre son message « respecte-toi », elle va générer de la colère qui va monter en puissance tant qu’elle n’est pas entendue. On part donc d’une légère agitation pour finalement arriver à ce que Bernard perde le contrôle et explose de colère à un moment qui ne le justifie pas forcément et face à une personne qui ne l’aura pas méritée. Lorsque cela survient, il ne comprendra pas du tout ce qui lui arrive !


Réprimer une partie, ponctuellement ou pendant une longue durée, est toujours source de mal-être et limitant car toute une facette d’une personne est gardée dans l’ombre et sa raison d’être est ignorée. Or, malheureusement, plus une partie a le contrôle, plus il est difficile de lui faire lâcher prise car elle estime que sa mission est vitale : changer notre manière de réagir nous parait alors impensable car très dangereux voire mortel.


Exemple : si par un malheureux concours de circonstances Bernard se retrouve seul dans sa vie, sa première partie risque de devenir extrêmement "contrôlante" et d’enfouir totalement la deuxième qui n’aura plus aucune place pour s’exprimer. Il ira alors jusqu’à l’épuisement, le burn out et la dépression en voulant absolument exister aux yeux des autres. Pour autant, il lui sera inimaginable de se recentrer sur lui dans cette situation car il sera persuadé que se donner de l’attention ne fera que renforcer sa solitude ! Pourtant, c’est tout le contraire qui lui permettrait de sortir de ce cercle vicieux.


Se rééquilibrer

Heureusement il est toujours possible de retrouver son équilibre et le bien-être qui en découle. Pour cela il faut apprendre à s’auto-observer afin de repérer les parties en jeu et de redonner à chacune toute sa place. C’est l’objectif des thérapies : mettre en lumière les parties refoulées et les conflits afin de les rééquilibrer.

Accueillir, écouter et aimer chaque partie de soi est la clé de la sérénité et de la paix intérieure. Et aussi du développement personnel : derrière chaque partie et ses stratégies qui nous semblent parfois détestables, il y a une belle qualité à cueillir.


Exemple : Bernard apprend à observer sa colère, pour l’accueillir et l’accepter lorsque celle-ci souhaite qu’il fasse plus attention à lui. Du coup, il est maintenant en mesure de faire la distinction entre les moments où il apporte une aide sincère et appropriée, et ceux où il se sent seul et cherche donc à être reconnu à tout prix, même s’il n’est pas vraiment en accord avec lui-même. Les qualités qu’il a développées sont une bienveillance et un altruisme authentiques grâce à sa première partie, et une capacité à rester aligné, en phase avec lui-même grâce à la seconde.


Conclusion

Le modèle des parties vient donner une précision indispensable à la connaissance de notre Ego et permet ainsi de construire l’Ego Map (cf. Ma méthode) pour développer une vision plus globale de soi. De cette manière on peut apprendre à identifier ses mécanismes plus rapidement et avec subtilité, afin de choisir la meilleure réaction à adopter plutôt que de laisser notre Ego prendre le dessus : on apprend à agir plutôt qu’à réagir. On développe aussi un bien-être profond en s’autorisant à être vraiment soi-même, c’est-à-dire en donnant toute sa place à chaque facette de nous-mêmes.


Pour passer de la théorie à la pratique, je vous propose de trouver une situation où vous étiez en conflit avec vous-mêmes, où vous aviez des envies et des réactions contradictoires. Ca peut être une situation très quotidienne et assez banale, ou bien un moment important de votre vie où vous étiez tiraillé.e entre deux options. Quelles étaient les parties en jeu ? Qu’est-ce qu’elles voulaient pour vous ? Qu’est-ce qu’elles voulaient d’encore plus important pour vous ? Vous pouvez ainsi remonter jusqu’à trouver leur objectif le plus important, c’est-à-dire leur mission.

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